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272 REGISTRES
De l'autre costé, estoit une figure representant le Roy assis en sa chaire de majesté, devant lequel estoient Vertu et Fortune se serrant les mains l'une dedans l'aultre, ce Roy empoignant de sa dextre leurs mains, pour monstrer que les empires ne se peuvent eslever ne entretenir, si la fortune n'accom-paigne la vertu, qui sont deux quallitez dont, oultre lant d'aultres, nostredict Roy est doué. Et au dessus estoit escript :
APXOMÉNHS ÂPETHS ÀrA6H TfXH AlEN ÔMAPTEÏ.
signiffiant :
Quand Vertu va devant, la déesse Fortune
aux affaires des roys est tousjours opportune. [b]
Au costé droict, y avoit une ligure ressemblant à Monseigneur le Duc d'Anjou, frere du Roy, portant en sa main senestre deux grandes couronnes de laurier, en la main dextre son espée nue, dans laquelle estoient des petites couronnes tant de feuilles de chesne que d'herbes obsidionales et muralles, auprès duquel estoit ung fouldre aux rayons moussu et non poinctu. Les couronnes grandes et petites et ladicte espée represenloient les grandes et petites victoires qu'il a pleu à Dieu luy donner, et le fouldre couvert, la bonté et clémence de ce prince. Soubz lequel estoit escript:
ME1ÛTEPÔI STÉOANOI UPOAÉ0AIA MEiZOSiN ElSIN Ë220MÉN0I2 METÔni20E NÉHS NÉ0 ÉK BASIAElHS.
pour l'interpretation desquelz, ont esté faictz ces
vers :
Ces couronnes ne sont que l'erre
D'une plus grande qu'il doibt avoir ,
quand ung royaulme en aultre terre
Aura sourmis a son pouvoir. [R]
Au costé senestre, estoit une aultre figure tirant h la face de Monseigneur le Duc d'Alençon, frere du Roy, des piedz duquel sortoit une estoille semblant irib-nterau hault de son cbef, pour dénoter que la bonne ctnayve nature, ensemble toulle bonheur du Roy Françoys, son ayeul, duquel il porte le nom, est retournée en luy, comme nous voyons que les planettes sont une partie de l'an soubz terre, sans
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DU BUREAU [i57i]
nous apparroistre, puis retournant sur nostre hémisphère, reluisent belles et claires au ciel, comme devant.
Au dessoubz de laquelle figure estoit escript:
tf-PArKiSKOT MErÀAOIO OYEN MElON ÀNErElPEI.
Sur quoy ont esté faictz ces vers françoys : Du graxd Françoys, ornement des grands Roys,
L.l BONNE INDOLE ET L'ANCIEN GENIE, Qui AU TOMBEAU LUY FEIRENT COMPAGNIE,
Sont retournez ence nouveau Françoys. [R]
En l'honneur de tous les trois fut faict par led. sieur de Pybrac le sonet qui s'ensuict :
Le PREMIER EST MON ROY, DUQUEL MOINGS JE n'eSPERE
Que de ces preux ayeulx, qui par illustres faictz
d'heroïque vertu, feux divins se sont faictz
Et vont ores roulant au plus hault de la sphère.
Le SECOND EST UNG DUC, QUE FORTUNE PROSPERE
à faict vaincre et dompter les guerriers plus parfaictz, Lorsque mal conseillez nous nous sommes deffaictz , Pour asseurer l'estat du voisin adversaire.
Le TIERS, UNG JOUR N'AURA MOINGS DE GRACE ET BONHEUR
que de graver au ciel les traictz de son honneur, par la vertu qu'il a dedans son cueur emprainte.
france , je ne te puis souhaiter plus de bien Que veoir ces trois unis par éternel lien, Soubz l'iionneste debvoir d'une amitié non fainte.
Sur le milieu de l'arc, estoit ung tableau representant le bronze, dans lequel y avoit ung Mercure d'jEgipte ayant deux testes, comme Janus, l'une vieille et ayant longue barbe pour le conseil, et l'aultre d'ung jeune homme pour l'execution; dont Ovide parlant en ses Fastes, dict :
Hec œtas bellum suadeat, illa gerat'1';
ct ce pour monstrer que rien ne se faict en France sans conseil. Et au bas estoit escript en grec :
OTAÈN ÂTEP BOTAflS
qui veult dire : "Rien sans conseilh.
De toutes lesquelles grandeurs de nostre Roy ne se pouvant ensuivre qu'une liesse publicque et aage doré renaissant en ce Rovaulme, furent mises en deux niches qui estoient entre les colonnes de chacun
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lions de détail, n Sur quoy, ajoute l'imprimé, furent faictz les vers latins qui ensuivent par Jean Dorat, poète du Roy ès langues grecque et latine , que je puis dire sans faire tort aui autres le premier de l'Europe. Par lequel aussi ont esté faictz tous les vers grecs et latins contenus cn cest œuvre, excepté ceux qui ont esté tirez des anciens, ainsi qu'il est contenu en son cpigramme estant au commencement de ce livre». Suivent 38 vers latins (fol. 22 v° et 23 v°). (» Voici le texte exact de ce vers d'Ovide (Fastes, vi, vers 86) :
Haec œtas bellum suadet, at illa gerit.
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